Poèmes 2024-2025

Quand soudain la hache du jour a fendu l’horizon
dans mon dos les oiseaux faisaient un boucan fou
j’ai couru pieds nus sur la pluie allongée par terre
et j’ai respiré à fond les effluves
qui me parlaient de toi
de nos éros
Aucune hache à enterrer, un nuage me prendra
en stop si je demande aimablement
mes guerres intérieures et mes haines
seront abolies
et apaisée
la vie.
23.4.2025

*

Le crâne écorché jusqu’à l’os
on avance pieds nus
sur un chemin caillouteux
parfois une fleur nous sourit
parfois la pluie nous est
supplice,
mais on avance
c’est comme ça
aucun demi-tour possible
aucune pause hors sommeil,
et puis une pâleur
vient imiter le matin,
on se réveille enfin,
on a rêvé,
on se souvient
qu’on est aimé…
11.03.2025

*

Pourtant c’est très joli, une vague…
Le rythme du ressac sur l’ourlet
déroulé des terres émergées,
rafraîchissement iridescent
écume fouettée en neige
verdeurs et bleuïtés
soupir immense
gouttelettes
salées.
C’est comme un rêve.
Sans cesse rêvé
génération après
génération.
Notre matrice,
là d’où tout vient,
le liquide amniotique
en a gardé la saveur
pour nous
nous qui naissons
dans l’eau salée.
Parfois elle est marâtre,
mais sans le vouloir.
Parfois elle rompt les digues
et retourne les esquifs.
Et nous pleurons…
des larmes salées.
Parfois nous lui en voulons
de toute la noirceur
du monde.
Pourtant c’est très joli, une vague…
22.02.2025

*

Tu l’as vu le messager de l’hiver ?
Le p’tit rouge-gorge qui se rengorge
qui se pose sur une branche basse
tout près de la fenêtre embuée
et qui observe ce que font tous
ces étranges humains qui ont peur
du froid, du vent, de la pluie et du gel.

L’hiver lui appartient entièrement,
les autres oiseaux sont tous partis
vers ces pays chauds où l’on s’égorge,
à lui les petits fruits blancs du lierre
et les grappes de la vigne-vierge,
là-bas on tranche des gorges mais
lui, coquet, s’est mis un peu de rouge…
19.01.2025

*

N’attends pas de ne plus avoir peur
même si tu te trompes d’heure
même si tu dois rester nu pieds
même si tu dois repousser
ces remugles d’obscurité en toi.
N’attends pas la légèreté et l’innocence
si tout ne doit être que culpabilité
si tout doit irréductiblement rester
entaché de deuils à n’en plus finir
tu as ta part d’être humain à portée…
N’attends pas ce qui ne viendra pas
fuis les attentes vaines et les défaites
intérieures, crache-les dans tes mots,
accepte les douleurs et les combats,
même ceux contre toi-même, et vis.
12.01.2025
(En regardant le tableau « La lutte de Tobie et de l’ange »)

*

Parfois quand le sommeil me terrasse
que toute réalité extérieure se dilue
je m’enflamme, je m’incendie,
devenue volcan ou brasier de forêt
mes mains sont flammèches vives
mes bras assassinent des arbres
mes pieds calcinent le sol en riant,
de mon ventre, de mes yeux
jaillissent la désolation de la brûlure,
sans remords je sème les cendres
et l’anéantissement, inassouvie
ma colère ne connaît pas l’accalmie,
puis quand enfin tout est détruit
je pleure et pleure et pleure encore
jusqu’à ce qu’une larme tombant au sol
permette à une minuscule pousse
de sortir de terre, verte dans le noir,
et que tout puisse recommencer…
05.12.2024

*

Céleste, le triangle de bleu pâle
au coin supérieur de la fenêtre,
un petit nuage y court
se voulant discret
effrayé par la laideur
du monde là en bas,
profitant de sa liberté
de voguer, tant que nul
n’a encore eu l’idée
de l’en empêcher,
heureux sans y penser.
02.12.2024

*

La neige a tout recouvert
pendant quelques jours,
les fleurs sur le toit ensevelies
sous les cristaux glacés,
la neige a fondu
la neige est partie
redevenue eau de pluie,
les fleurs sur le toit
plus belles que jamais.
Le gel m’a recouverte
pendant quelque temps,
mon être cambriolé, vidé,
puis le gel a commencé
à céder, à se fissurer
sous les forces de la vie
qui ne veut que cela,
vivre.
Plus que jamais.
24.11.2024

*

Je suis de ces éléments-là
pluie et vents
bourrasque versatile
averse qui fouette les vitres
résignées et dégoulinantes,
orages et rafales
tourmente dodécaphonique,
la verdure courbe l’échine
et lâche à regret ses rouges
et ses ors fugaces,
ça siffle dans les embrasures
la cheminée a abdiqué
les gouttières sont dépassées,
mais comme on dort
délicieusement…
19.11.2024

*

Un monde super moche
sur une planète
super belle
comment avons nous
fait ?

Un monde super moche
et aucun bouton
stop ou off
pour arrêter ça

Un monde super moche
j’en fais partie, oui
mais je le honnis
sauf toi.
08.11.2024

*

Il est un pays dangereux
par-delà la toile des tableaux
où les rêves de papier
sont réalités
où les étreintes de couleurs
ne connaissent pas l’heur,
les grandes femmes nues
aux chairs molles et nacrées,
les guerriers musculeux
peu avares de leur anatomie,
les vastes paysages déroulés
où pas un souffle n’agite la verdure,
les natures mortes massives
aux teintes appétissantes,
et la pluie qui s’égoutte
et la mer qui fait le gros dos
et la neige parfois comme
une offrande de crème fouettée,
et les petits enfants qui s’éparpillent
dans les jardins ou les cours de fermes,
bien sûr les crucifiés et les majestés
personnages obligatoires,
et puis soudain un message qui transgresse
un qui profite de l’image pour crier
quelque chose au monde qui le regarde…
24.10.2024

*

Il fait encore nuit, mais le ciel pâlit vers l’est au-dessus des toits. J’ai mal dormi. Ce n’est pas important.
Une journée s’annonce, faite de pensées, de rires, d’amour, de nouvelles dévastatrices, de haines des hommes pour d’autres hommes, de destins écrabouillés, de corps déchiquetés, de feuilles qui perdent leur verdure et laissent paraitre les mille nuances d’or et de rouge qui sommeillent en elles…
J’ai mal dormi.
05.10.2024

*

Il fait frais
il a dû pleuvoir toute la nuit
le silence ouate le quartier
tout est encore vert.
Le visage du monde changera
quand ma maison sera gravats
effondrés au fil des siècles,
les arbres auront peut-être
conquis tout ce coin de ville,
si tout va bien côté climat,
les chauve-souris reviendront
nichées sous les toits d’un
immeuble devenu carcasse,
il n’y aura plus ni rues ni écoles,
les feus rouges enguirlandés
de vigne vierge rouilleront
tranquillement, en silence,
les oiseaux et les chats
seront les grands vainqueurs.
Ou bien toute vie périclitera
vaincue par le poison de l’air
et l’étouffoir d’un été permanent.
Peut-être… Mais je ne le verrai pas.
J’aurai beaucoup aimé (futur antérieur)
et cherché à construire le meilleur.
Pour le moment l’eau abonde
je file sous la douche…
22.09.2024

*

Puisqu’il faut gravir des montagnes
mets un pied devant l’autre
et prie pour qu’en chemin,
la montagne d’elle-même s’aplanisse.
Chacun dans notre coin, absorbés
dans nos pensées, nous montons
espérant qu’une fois arrivés en haut
nous pourrons enfin nous apercevoir.
Puisqu’il faut gravir cette montagne
fais-le en feignant l’indifférence,
tu seras plus vite arrivé
et tu souffriras moins.
Puisqu’il faut bien la gravir encore
je vais m’acheter de jolies chaussures,
me prendre un bon café en passant,
et téléphoner à celui que j’aime…
Après ça, j’en ferai un petit poème
sans importance et je ferai un
pied de nez à cette foutue montagne.
Ah, vous avez lu jusque là ?…
18.09.2024

*

Par les petits trous dans le bois du volet,
les matins d’été,
j’admirais les minuscules rais de soleil
qui traversaient le fin rideau en voilage
et venaient mourir sur le mur en face.
La lumière, voyageant au travers
du rideau transparent,
y déposait sous mes yeux éblouis
les images inversées de la rue
avec les personnes qui y passaient
et les quelques voitures,
recréant un cinéma naturel
dans ma chambre obscure…
10.09.2024

*

Jour de marché
des odeurs de fruits trop mûrs
gens et guêpes trop près
bourdonnement
Jour de marché
ceux qui attendent la fin
pour quelques fruits
abandonnés
Jour de marché
nourriture concentrée
au milieu des fringues
mêmes couleurs
02.09.2024

*

Une tourterelle
au bord du toit
imprudente et curieuse
inconsciente du chat
qui rôde plus bas,
peut-être sommes-nous
tous
au bord d’un toit
31.08.2024

*

Parasol replié
derniers moustiques anémiés,
deux papillons batifolent
couleur beurre frais,
l’ombre calme s’étend vers
ma valise prête.
26.08.2024

*

J’aime à penser
que nous sommes passés
à deux millimètres
de ne pas nous reconnaître
mais que nos aimants internes
ont été plus puissants que nous.
C’est une pensée enfantine
qui fait du bien et éclabousse
de ses gouttes rafraîchissantes
quand notre présence
vient attester dur comme fer
qu’il en est bien ainsi.
J’aime aussi à penser
que les douleurs toujours inutiles
ont été moins fortes que nous
et que, quoi que nous fassions
ce nous a gagné
définitivement gagné.
01.08.2024

*

Au soleil d’août implacable
l’odeur du vieux bois
saturé de chaleur,
le bois des baraquements
près de la buvette,
avec la peinture écaillée
et les planchers crevés.
Les vieux disaient qu’il s’était
passé des choses horribles
dans ces baraquements
pendant l’occupation,
de ces choses qu’on ne
raconte pas aux enfants.
Et qu’il vaudrait mieux
les démolir, maintenant.
Des débats s’ensuivaient
pleins de sous-entendus
et de regards lourds.
Je comprenais la gravité.
Les souffrances. La noirceur.
Mais j’aimais cette odeur
de bois chauffé au soleil.
29.07.2024

*

Au milieu des tumultes, pulsations du sang aux tempes,
je rêve de mondes sans obligations
sans vie au travail, sans maladies, sans technologie,
pour mes lobes cervicaux tout ça n’est rien,
il faut aller à l’essentiel dans le message délivré.
Alors je vois des humanités en guerre
des tueries, des catastrophes, du sang versé,
des inondations ou des raz de marée,
je commets à l’occasion quelques assassinats,
souvent je suis en fuite, je dois me planquer,
il m’arrive d’entendre des musiques sublimes
et de goûter à des mets délicieux,
d’avoir des sensations tactiles très nettes
et inoubliables, de voir des paysages aux couleurs
éclatantes, de respirer des parfums uniques.
Et puis je revois des personnes qui m’étaient chères
et qui ont disparu, elles ont des choses à me dire.
Et je te croise souvent au détour d’un rêve de désir
et tout s’éclaire soudain, tension et apaisement.
Tiens, il pleut !
21.07.2024

*

Au détour d’un rêve
j’ai vu nos cheveux se mélanger
sur la blancheur du drap
et tout le reste se fracturer
se tordre et fondre comme cire,

j’ai vu nos nombrils se saluer
aimablement
se faire la bise même je crois
pendant que dehors l’incendie
ravageait tout,

j’ai vu nos jambes s’entremêler
et nos pieds se chatouiller
dans une orgie d’oreillers
oubliant tout des séismes
mais savourant les nôtres,

tant de questions, de questionnements
qui n’ont de sens, de chair, de raison
que parce que nous sommes vivants
flux de vie, porteurs de vie, si précaire
et si puissante…
01/07/2024

*

Les mots s’écoulent hors de moi
sur l’écran ou le papier
ils ne sont rien que mes empreintes
volatiles
ce n’est pas acte de poésie
c’est ma pensée qui s’écrit
il n’en restera rien
quand je ne serai plus
ils sont mes songes éveillés
mes petits morceaux de dits
sortis de ma tête
ça se bouscule au portillon
ça veut sortir à tout prix
poussez pas !
tout le monde sortira
et se diluera au grand jour.
Il pleut…
29.05.2024

*

Il est le vent
il est la pluie
ses os sont de tonnerre
et ses chairs sont de tourmente.
13.05.2024

*

Impressions tatouées sur nos peaux
reflets mouvants de vitraux irréels
textures et effets tactiles
songes de la matière.

Au bout de mes doigts
un feu tombé de mes lèvres
des mots changés en images
des cris deviennent corps.

Des fonds obscurs émergent
de grands pans d’étoffes
aux couleurs pesantes,
comme nés d’un songe…
12.05.2024

*

Nos petits cachots
où nous séquestrons pour longtemps
nos pensées déplaisantes, nos anxiétés,
et fermons à double tour
jusqu’à putréfaction
Nos grands rêves jamais réalisés
mais qui nous portent une vie durant
et s’évanouiront en poussière
Nos petits meurtres de nous-mêmes
de nos infinies possibilités
dont nous oublierons tout
jusqu’au souffle étonné
quand nous aurons franchi
le miroir sans retour
Le monde nous le pulse, chaque seconde
et nous nous dirigeons allègrement
vers le dénouement, le dessert de la vie
Nus sous la pluie
dans le bleu de la nuit
l’orage gronde loin sur la mer
nous marchons sans bruit
l’un vers le nord l’autre vers le sud
des musiques plein la tête
Tu sais, ce n’est pas seulement le bonheur
même si c’est très important évidemment
c’est que tout s’harmonise d’un coup
même les souvenirs se brodent de douceur
même les colères sont plus appétissantes
même nos enfances sont plus amusantes
Nos corps vrillés par le désir
revendiquent le pouvoir
Nos petits cachots
n’ont plus aucune importance
Nos grands rêves sont là
tu vois, au creux de nos paumes
qui se caressent…
09.05.2024

*

Demande
s’il faut
un numéro pour chacun.
Car leurs regards,
informations agressives,
font que
plus personne
n’est invulnérable.
Voilà
une conversation
dans la tête,
les jours qui suivent…
musique trop forte,
danser, – pourquoi ?
Sa première question :
comment ?
Je suis fragile
et fou,
devine la chimie
de la contrariété
derrière la cloison fine
de ma chambre…
J’arrive.
Je te provoquerai
et puis je te savourerai.
Ou l’inverse…
29.04.2024

*

Le lilas blanc se fait discret
cette année,
il a oublié son parfum
aux vestiaires de l’hiver,
il sait que je lui prêterai
peu d’attention,
trop de terres hachées vives
trop de chairs et de sang
qui auraient pu ne pas…
26.04.2024

*

Dans les vieux films de familles
en noir et blanc
les gens ont l’air heureux
ils sourient à la caméra
ou la regardent fixement
un long moment,
ils portent leurs habits
avec naturel et nonchalance,
mais ils gardent leurs couleurs
pour eux, mystérieux
et moqueurs
avec nous, ceux d’après
ou de longtemps après
qu’ils pressentent,
sages et bienveillants.
Quand je les regarde
j’ai une envie d’entrer dans le film
pour leur dire bonjour ou bonsoir,
et puis de m’enfouir
dans les partitions pour piano
qu’ils ont jouées en silence,
comme dans un tas de feuilles
d’automne soufflées par le vent.
Bonjour monsieur bonsoir madame
je suis votre arrière petite fille,
je ne vous dirai rien de ce qui
s’est passé après vous,
une guerre c’est cruel et laid
mais moi je suis là après vous
je suis là parce que vous avez été,
et j’aime et je danse et je rêve,
et je vous ai vus sourire en noir et blanc.
21.04.2024

*

Sur le vieux garage déglingué
au fond de l’impasse grise
une avalanche de glycine
envoie sa couleur glamour
17.04.2024

*

Je suis une île jetée loin de la terre ferme.
Mes réflexions m’ont recouverte de printemps
J’apprends les lourds nuages et les atlas
Le chaos m’a envoyé une foule de pensées.
Les bêtes sauvages ont le cœur gros de chagrin,
De fausses étoiles jugent le monde en silence
Et les prophètes compatissent à mes rêveries,
Constellations qui s’estompent à l’aube rosée
Je voudrais les retenir quelques instants.
Les désirs prennent leurs aises et rugissent en secret
Entre faim et souffrance, entre rires et sanglots,
Comment parvenir à vivre malgré ces tocsins
Pourtant chaque jour nos lèvres exultent
Et nos doigts s’entremêlent, la vie est plus forte.
Dans les lueurs diffuses d’une cité engloutie
L’ardeur de la pluie tombe drue, musique humide,
Je vois ta chemise penchée vers mes jupons
Je sais les chemins de nos entrailles pulsatiles,
Je suis une île jetée loin de la terre ferme
Tu t’es fait ancre inébranlable et chaude
Et infinis infiniment nous pouvons flotter,
Inépuisables clartés dans ce monde obscur.
12.04.2024

*

Tu t’es écorchée aux barbelés
tes jambes se dérobaient
ta peau tendre devenait cuir
et tes rêves agonisaient.
D’autres rampaient
s’écorchant les genoux
et les paumes
tu avais peur d’être
comme eux.
Les flammes ont vite gagné
consumant tout ce qui restait
liquéfiant cires et graisses
avalant toute trace de vie.
Ta colère a pris le dessus
tu as su que ce n’était
qu’un cauchemar
et que le printemps
t’attendait
quelque part…
07.04.2024

*

Sur mes paupières fermées
un carré vert émeraude
si beau
au milieu d’un carré plus grand
vert pâle,
le travail de mes rétines
après avoir contemplé
si longtemps
une bougie rose.
Métaphysique des couleurs
et sens de la vie,
essence de la vie.
03.04.2024

*

Une petite chenille
tente l’ascension de la face nord
de mon frigo

Une araignée
squatte un angle du plafond
depuis fin novembre

Des escargots
la nuit entrent dans ma chambre
pendant que je dors

Tous les matous
du quartier se retrouvent sur le toit
pour se bagarrer

Je crois que
je vais finir par la construire
mon arche de Noé
09.03.2024

*

La pluie continue
le soir tombe, chants des oiseaux,
je n’ai rien fait aujourd’hui
que vivre
vivre
vivre ce jour
être vivante
c’est le plus
que l’on puisse faire
pour célébrer la vie
02.03.2024

*

Hier grand soleil, aujourd’hui la pluie
hier en terrasse avec café et croissant
aujourd’hui sous la couette longtemps
et toujours la même rumeur au fond
celle de la ville et celle de la guerre.
18.02.2024

*

Je ne veux pas ton cœur
pour le malmener
ou lui faire croire
ce qui n’est pas,
je ne le veux pas non plus
pour m’amuser, m’en amuser
le changer en toupie
qui se cogne aux murs,
je ne veux pas ton cœur
pour le dompter
car je l’aime libre
tel que je le connais.
14.02.2024

*

Les bruits du matin
chants des oiseaux
avant l’aube
frémissement des arbres
chanson de la pluie
sur le seuil
une haleine de vent
et le premier bus
tout enroué
le café coule déjà
et ton cœur qui bat
10.2.2024

*

Elle se laisse choir des branches basses
mollement, dans un frémissement muet,
et la caresse du soleil l’encourage
et le défilement des heures de relevée
lui garde intacte sa beauté de neige lasse.
19.1.2024