Jour de l’an (souvenirs)

Pour le réveillon du Jour de L’an, mes parents invitaient leurs amis à la maison. Ils mettaient de la musique très fort toute la nuit, et on dansait tous pendant des heures.
La pièce principale était toute décorée de guirlandes argentées qui s’entrecroisaient au plafond, formant comme un grand filet.
Au centre du plafond, un volumineux bouquet de gui était accroché je ne sais comment.
Quand les douze coups de minuit retentissaient depuis l’église la plus proche, tout le monde faisait le décompte en criant et riant : 12…11…10…9…8…7…6…5…4…3…2…1…0!!!!!!
Zérooooo !…
A ce moment, nous nous bousculions au centre de la pièce afin de nous embrasser « sous le gui » et quelques uns des adultes criaient : « Au gui l’an neuf ! »
Puis le champagne était aussitôt débouché, et le breuvage pétillant coulait à flots dans les verres qui s’entrechoquaient.
Exceptionnellement, nous les enfants avions le droit d’en boire. Un peu.
De même cette nuit là nous avions le droit de ne pas aller nous coucher avant les adultes, nous pouvions veiller jusqu’à ce que la fatigue nous cloue sur place.
Et quel bonheur le lendemain, premier jour de l’année, de faire la grasse matinée jusqu’à 14h ou 15h !
Tout était différent. La vie habituelle s’évaporait dans un lointain incertain, pour 24 heures. Pour commencer une année neuve selon nos désirs.
Pour mes parents, non croyants affirmés, cette fête était la plus importante de l’année.
L’amitié, la musique et la danse, la liberté, et tout de même quelques restes de rituels vaguement celtiques…
Moi j’étais heureuse de les voir si joyeux, si fous. Je les trouvais plus jeunes, et plus beaux.
30.12.2021

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